Quand on sent que ça tire, on lâche!

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J’ai une foi profonde en l’Humain et en sa nature bénéfique.
Je sais aussi qu’en fonction de son expérience de vie chaque Humain a cumulé plus ou moins de souffrances et de blessures.
Je crois en la capacité de résilience et c’est pour les aider à transcender leurs douleurs, que j’ai accompagné les êtres avec diverses thérapies émotionnelles.

En tant que thérapeute, j’ai toujours misé sur la confiance que j’avais en mes clients et sur leur capacité à prendre leur responsabilité, quelque soit la quantité et la lourdeur de leur traumatisme.
Cette posture, a été très bienfaisante et leur a permis de soulager leur vie rapidement, pour trouver un nouveau souffle ou prendre un nouvel envol. Je donnais tout ce qu’il m’était possible de donner, dans ma position d’accompagnante.

Mais parfois, d’autres personnes étaient en demande de plus (beaucoup plus), plus d’appels téléphoniques, plus de conseils, plus de soutien, parfois même plus d’affection.
A ces personnes j’expliquais, que ce plus dont elles étaient (souvent) en quête effrénée, dans tous les domaines de leur vie, elle le portaient en elle-même.
Et nous travaillions sur ce vide qu’elles cherchaient à tout prix à combler pour se sentir entières.
Parce que tenter de répondre à ce plus là, à la place de l’autre, c’est le faire plonger vers de la déresponsabilisation, de l’assistanat, celui qui colle comme de la mélasse et dont on n’arrive pas à se débarrasser, celui qui rend dépendant.

Personne ne peut faire le chemin de croissance à l’intérieur de nous à notre place, ni un thérapeute, ni un parent.

Et bien je me rend compte aujourd’hui que dans ma maternité, il est primordial de suivre cette même nature.

Je suis une maman maternante et (très) affectueuse: allaitement long choisi (4 ans et des jours et sevrage décidé par mademoiselle), cododo assumé, portage (quand demoiselle voulait bien), communication bienveillante….. mais quand l’élan est donné, je lâche.

Comme lorsqu’on apprend à marcher, ou à manier le vélo, vous savez: on monte dessus, on pédale, maman (ou papa ou grand-mère ou papy…) nous tient.
On regarde partout, tout autour de nous, sauf devant, mais qu’importe, maman nous tient.
On glisse, le vélo nous emporte, on tombe mais pas trop fort, maman nous tient.
On pleure de la peur, on crie sur le vélo, on remonte dessus parce qu'”on ne va pas rester sur cette expérience désagréable?” nous propose maman.
On attrape le guidon plus vigoureusement, on s’assoit dans la selle plus lourdement, nos pieds dérapent parfois des pédales et le vélo vacille à nouveau, mais la sécurité est là, maman nous tient.
On regarde un peu plus droit devant, on pédale plus assurément, on accélère et “Regarde maman comme je vais vite”: Oh oui elle nous regarde avec des yeux pleins de fierté et un sourire traversant son visage (bien que les mains sur les reins d’avoir autant couru courbée 😉 )! Elle nous regarde de loin parce qu’elle nous a lâché!

C’est à cet instant, quand on sent que l’élan est donné, que le pied est sûr et que le rythme est pris. Quand on voit son air décidé, son intention projetée bien devant et le mouvement équilibré: on lâche et l’oisillon prend son envol.
Comme une lanterne qui se gonfle de l’air chaud de la flamme avant de s’envoler, toute notre confiance et notre fierté prennent place à l’intérieur de lui.elle pour devenir siennes, c’est grandiose.

Je crois qu’à chaque apprentissage, à chaque période, à chaque chute, à chaque pas en avant, nous sommes là pour lui dire je t’aime, je crois en toi et puis lâcher.


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Auteur de l’article : Ketty

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