Le jour où je suis née Mère, je me suis vu mourir…et je dis MERCI!

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Naître parentsAvant, on se construit…

J’avais peu réfléchi à la mère que je serais ou celle que je voulais être.
Je savais viscéralement que la seule décision irréversible dans la vie était celle d’avoir un enfant, donc je ne ferais ce choix que sûre de moi !

Les seules choses auxquelles j’étais absolument attachée :
– je n’accepterais cette mission qu’au moment où je me sentirais prête
– quand j’aurais le sentiment d’avoir réalisé (notamment professionnellement) tout ce qui m’attirait et qui nécessitait mon entière présence/disponibilité  ( de corps et d’esprit).

Je voulais n’avoir jamais à “reprocher” même intérieurement …. Même inconsciemment à mon enfant de n’avoir pu réaliser ce que je voulais…

Finalement, je n’étais ABSOLUMENT pas convaincue que ce moment opportun et cet état de “suffisance” existeraient un jour, mais j’étais fermement engagée à respecter mes idées.

Ce jour arriva, trois ans après la première évocation de l’envie de paternité de mon aimé, j’avais 34 ans.

C’est long et court à la fois 9 mois!!!

Chef d’entreprise ultra occupée, avec deux établissements à gérer plus tout le reste, je travaillais, environ 14 à 16 heures par jour….
Un p’tit bébé en plus n’allait pas m’effrayer, ahaha !

J’ai insuffisamment investi à mon goût ma (notre) grossesse, c’est d’ailleurs un gros regret encore triste pour moi!
Il est vrai que ce rythme laisse peu de temps à l’intériorisation et à la bienveillance envers soi ( je n’étais pas cordonnière… mais je prenais soin des autres et de leur bien-être, vous voyez un peu la blague ! J’étais très mal chaussée 😜).

Malgré mes lectures, discussions et l’haptonomie, je souffrais de la culpabilité de la “super travailleuse ” qui « veut mais qui peut plus » et qui ne sait pas comment…

Du coup, une entorse de la cheville 3 jours avant l’annonce positive est venue m’avertir très clairement que je devais lever le pied, j’ai très bien saisi le message!!
Pour autant, mettre en action un recentrage nécessaire m’a demandé quelques mois, le temps de décélérer…
Mais j’avais du mal, beaucoup de mal à savoir où donner de la priorité.

Je dirais que j’ai vraiment réalisé ma grossesse au 3ème trimestre… Le temps d’une respiration…. Et voilà la bébée qui nous dit que c’est maintenant!!

Le travail, allers/retours à l’hôpital, ouverture du col et descente de bébée, CHECK (moi=épuisée, H24).
20h04, dans la salle d’accouchement…
– Sage-Femme : « Il va falloir pousser » :
– Moi : « OK, combien de temps ? »
– Sage-Femme : « 45mn»
– Moi : « Je pourrais pas, je donne tout, maintenant »

« Oh Temps suspends ton vol…. J’ai failli mourir et je dis MERCI !»

20h19: elle était là….mais (presque) plus moi…

J’ai eu peur de perdre la vie après avoir aidé ma fille à naître.
Mon corps s’est emballé et je ne maîtrisais rien.

Après neuf mois à la porter en moi, je n’ai pu la caresser que quelques seconde dans mes bras.

Avant, je ne l’avais même pas imaginée, je n’y arrivais pas.
Maintenant qu’enfin, son être entier était là, j’étais privée de son contact et de la découvrir hors de moi.

Je me vidais de mon sang, personne n’y comprenait rien.

Pendant qu’elle était, toute petite, calme et sereine, dans les bras de son papa.

Moi sur la table, je me sentais si loin, déjà.

La salle s’est remplie, je me suis fait piquer, mon corps ne me répondait plus, il subissait les affres de ma poussée…

A ce moment je crois que je l’ai laissé se débrouiller, j’ai fermé mon écoute à ce qui se passait dedans et même tout autour.
Je me suis concentrée uniquement sur mes deux Amours.

Ça a duré des secondes, des minutes, des heures, la nuit, une éternité.

C’est à ce moment hors du temps, que ma vie a basculé.

J’ai compris avec toutes mes cellules, à ce moment, que je pouvais mourir, MAINTENANT.
J’ai compris que tout était un choix, aussi simple que de décider, là, ce qui allait arriver.

Je les regardais.
Je n’existais plus qu’à travers mes yeux, dans le regard que je portais sur eux.
Et j’ai eu la peur de ma vie.

J’ai eu mortellement peur de ne pas pouvoir accompagner ma fille, de ne pas la voir grandir, ni s’épanouir.
Un miracle venait d’arriver dans ma vie et je risquais de ne pas la rencontrer.

Re-naissance

Moi qui me suis cherchée dans tant d’expériences et de métiers, de la nourriture terrestre à la spiritualité, de la vie en collectivité à celle casanière, de l’employée à la dirigeante engagée…..

Je suis revenue de mes yeux dans mon corps entier, pour l’aider à assumer et à soigner ce qui l’avait blessé.
Je suis revenue dans un corps vivant avec une conscience plus ouverte que jamais sur le miracle de la naissance, la beauté de l’enfance et l’importance de la préserver.

Une fois remontée dans la chambre, accompagnée de mon aimée dans mes bras, j’ai réalisé à quel point, rien ne serait jamais plus pareil, grâce à elle, à nous.

L’évidence était là, je venais grâce à ma fille de naître mère et c’était le plus beau cadeau et la plus belle mission qui m’ait été donné de vivre.

Je sais  consciemment et je témoigne  aujourd’hui avec beaucoup de gratitude et d’humilité que chaque chapitre dans ma vie m’a préparé à être maman et faire le choix de le vivre pleinement!!

Un jour ensoleillé du mois de Mars 2013, j’ai vécu la peur la plus merveilleuse que j’ ai jamais connue.
Celle qui m’a fait me réveiller (m’éveiller), qui m’a permis d’entendre mon cœur et d’illuminer ma vie.

Je suis née mère de vocation.

Ketty, maman Ouistiti.


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Auteur de l’article : Ketty

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