Hier, j’ai perdu l’illusion de la maman cocon, celle que j’imaginais dans ma tête. Celle qui protège des agressions, sans faille dans le soutient, qui soulage et encourage.
Une chose puis une autre, des contrariétés qui s’enchaînent puis s’accumulent.
Un cadre qui tombe et se casse, des jouets à ramasser, encore, son énergie folle qu’elle projette partout et que je n’arrive pas à suivre, son insouciance, mes inquiétudes.
Plus la journée avance et plus la fatigue m’envahit.
Je perd le cap, je bougonne, je râle, je crie …
Je ne suis plus là mais dans mes retranchements, pour un cadre cassé, des feutres pas rebouchés, un paquet de gâteaux englouti en entier.
Le comble deviennent des traits qui partent dans tous les sens de la fresque coloriée ensemble… ( une si petite goutte d’eau…)
On ne fait pas comme ça, pas de “gribouillages” et j’explique pourquoi dans ma lancée éducative.
Elle me regarde interrogative puis pleure, me dit que non que c’est sa façon.
Je lui demande pourquoi elle pleure pour l’un ou pour l’autre, elle me dit pour tout.
Moi aussi je l’ai amenée dans ses retranchements…Et voilà le mal c’est moi qui lui fait, à ce moment là, l’agression, c’est moi.
Elle qui me regarde avec ses yeux brillants d’amour du haut de ses 5 ans, pleine de confiance en moi et dans l’assurance que maman sait.
Je failli à sa confiance chaque fois que je me laisse emporter dans les limbes de mes idées, plutôt que de la regarder, elle.
Aujourd’hui il faut que je lui dise, il faut que je lui demande pardon. Que je me regarde en face.
Je n’ai pas la vérité mon ange, je ne sais pas tout.
Oui tu as raison, de colorier à ta façon, c’est elle qui est merveilleuse comme toi parce que vous êtes uniques.
J’ai mes limites mon cœur, encore hier soir, quand mon humeur était mauvaise lorsque tu refusais de te coucher parce que tu voulais jouer encore.
J’étais embrumée par mon incapacité à lever les yeux et à lâcher ce qui grognait en moi.
Dès maintenant il faut que je te le dise, ce il faut impérieux qui vient de l’intérieur.
N’aie pas plus confiance en moi qu’en toi mon cœur, tu as raison, tu es juste.
Tes façons sont les meilleures justement parce qu’elles sont les tiennes et malgré tout mon travail je me rend compte que je suis encore capable de te juger.
De t’apporter un avis en rien demandé, et de ta hauteur d’enfant que tu le crois plus que toi-même.
J’ai tellement mal à mon cœur de te faire ça et de te voir copier mon modèle dans d’autres circonstances.
Je me sens tellement démunie de constater que malgré mon amour infini, je suis capable de te blesser.
Alors je me dois de te le dire ma fille chérie, je suis ta maman pour la vie et je t’aime plus grand que l’univers mais malgré
mes meilleures intentions,
mes souhaits de bonheur pour toi,
mes choix, mes paroles qui visent ta joie.
Loin d’être infaillible, je commets souvent des erreurs et bien que tu puisses toujours compter sur moi,
La personne à écouter avant tout autre c’est toi.<3
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